Comment écrire une bonne histoire
Les hommes sont des conteurs nés. Mais quand il s'agit de coucher une bonne histoire sur le papier, certains ne savent comment commencer, quand bien même vous auriez une imagination débordante et des dizaines de bonnes idées. Pour écrire une bonne histoire, vous devez avoir de l'inspiration, puis il faut développer le contenu et enfin, relire votre travail. Écrire une histoire, c'est tout cela et il faut rajouter qu'elle doit plaire à d'autres, même si on écrit souvent pour soi. Dans cette tâche ardue et multiple, il vous faut de l'aide et c'est le but de cet article : vous aider à rédiger une bonne nouvelle !
Trouver l'inspiration
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Laissez-vous inspirer par ce qui se passe, se fait et se dit autour de vous. Si vous voulez écrire une bonne nouvelle, alors vous devez être à l'écoute de ce qui passe autour de vous. Parfois, c'est un détail qui passe inaperçu sur l'instant, mais qui pourrait bien devenir le thème central de votre histoire. Voici quelques façons pour trouver des idées pour votre prochaine nouvelle :
- Lisez les nouvelles locales, les faits divers. Les nouvelles locales racontent parfois des histoires un peu plus bizarres ou étranges que celles que vous entendez à la télévision nationale. Vous savez le genre d'informations du type : une femme a passé huit heures enfermée dans un congélateur et a survécu, un homme a gagné à la loterie deux fois dans sa vie. Ce genre de récit, très bref, peut être le point de départ d'une nouvelle un peu plus longue. Les écrivains sont de fervents amateurs des faits divers !
- Observez les personnes que vous rencontrez tous les jours ou occasionnellement. Ainsi, vous savez que votre voisin aime parler à ses plantes ou qu'il promène son chat chaque matin. Essayez de penser à ce que peut être la vie de cette personne et voyez si vous pouvez en faire un point de départ.
- Prêtez une attention soutenue à votre environnement. Promenez-vous en ville ou asseyez-vous dans un parc public, observez et notez ce qui est digne d'intérêt. Vous avez remarqué un beau bouquet de roses, bien enveloppé, posé au bord du ruisseau ou une paire de baskets toutes neuves sur un banc du parc. Comment sont-ils arrivés là ? Qui les a laissés ? Pourquoi ?
- Écoutez les gens. Une simple remarque, un peu originale, peut vous inspirer pour écrire une histoire entière. Ainsi, vous pouvez entendre des phrases du genre : « Ma troisième femme était la seule que j'ai jamais vraiment aimée ... », « Mon chien n'aime pas que je rencontre de nouveaux hommes ... » Est-ce suffisant pour commencer une histoire ? Bien sûr !
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Inspirez-vous des situations qui commencent par « Et si ... ». C'est souvent le point de départ d'histoires intéressantes. Bien sûr, on peut trouver son inspiration dans le réel, mais rien n'empêche de la trouver dans des situations conditionnelles : « et si ceci … », « et si cela … » Suite à une histoire que vous entendez ou une image que vous voyez, demandez-vous : « Et si ça ne s'était pas passé comme ceci, mais comme cela ? » ou « Qu'est-ce que cette personne aurait fait si ... » Ce genre de supposition peut vous emmener dans des situations dignes d'intérêt pour votre histoire à venir.
- Vous n'avez pas à vous préoccuper de la fin de l'histoire au tout début. En fait, si vous imposez d'ignorer la fin, vous allez être ouvert(e) à toutes les éventualités et vous allez pouvoir déboucher sur des situations, qui sait !, très originales.
- Quand on part sur une histoire basée sur le « Et si … », on peut choisir de rester dans le réel, mais on peut tout aussi bien partir dans le fantastique. À titre d'exemple, voyez plutôt : Vous pouvez vous demander : « Et si mon chien se mettait à me parler ? » ou encore « Et si mon voisin n'était pas ce gentil garçon aimable avec tout le monde ? »
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Inspirez-vous de vos expériences. Bien que la nouvelle relève de la catégorie de la fiction, de nombreuses nouvelles sont fortement autobiographiques. Si vous écrivez ce qui vous est arrivé, à vous ou à une connaissance, ce ne sera pas de la fiction. Mais si vous vous en servez comme point de départ et que vous brodez là-dessus, ça pourra devenir une belle histoire surtout si votre histoire de départ n'est finalement « pas très extraordinaire » !
- Beaucoup affirment qu'il faut « écrire sur ce qu'on connaît ». L'école naturaliste affirme qu'on écrit mieux sur ce qu'on connaît. Ainsi, selon eux, il est plus facile d'écrire sur soi si on a grandi dans une ferme de l'Arkansas ou si on a vécu dix ans comme peintre en Islande. Selon eux, avoir vécu les situations est toujours mieux que d'inventer. La nouvelle sonnerait plus juste ! À voir !
- D'autres auteurs disent qu'il faut « écrire à partir de ce qu'on connaît pour aller vers ce qu'on ne connaît pas ». Cela signifie que vous commencerez en territoire connu, puis vous vous laisserez aller à explorer un monde qui ne vous est pas spécialement familier. À voir aussi !
- Si vous vous en tenez trop à l'évocation de ce qui s'est réellement passé ou si vous décrivez des personnages trop fidèles à leurs modèles, vous limitez votre créativité. Par exemple, un ami d'enfance a disparu une journée entière, alors qu'il ne bougeait jamais. Si vous en restez là, ça ne présente pas grand intérêt. Si vous essayez d'imaginer où il est allé, pour y faire quoi, avec qui : là vous construisez une histoire.
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Inspirez d'une histoire entendue. Soyez toujours à l'affût des histoires que racontent vos amis ou votre famille. Si votre mère ou votre grand-mère vous racontent des histoires touchant à leur enfance, commencez par les noter. Essayez d'imaginer ce que c'était que de grandir dans une époque et un lieu différent, envisagez les développements possibles. Ne vous inquiétez pas si vous ne connaissez pas tout sur cette période, vous pourrez toujours faire des recherches plus tard.
- Quand un de vos amis dit : « Tu ne vas pas croire ce qui m'est arrivé la semaine dernière ... », soyez tout ouïe. Il y a peut-être là le point de départ d'une nouvelle.
- Une histoire peut partir provenir d'une situation improbable. Un grand homme politique quitte tout et devient bûcheron dans le Grand Nord canadien. N'y a-t-il pas là matière à disserter ?
- Si vous avez la réputation de quelqu'un qui « vole » les histoires des autres, attendez-vous qu'on ne s'en ouvre plus guère à vous.
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Le lieu peut être source d'inspiration. Une histoire peut émerger d'un fort sentiment d'appartenance. Nul besoin de lieux extraordinaires, comme une plage à couper le souffle sous les tropiques ou les ruelles sombres de Venise. Vous pouvez partir d'un lieu banal, ordinaire : ce jardin merveilleux où vous passiez vos vacances avec votre grand-mère, cette cour de lycée où vous étiez avec vos copains etc.
- En partant d'un lieu, typique ou non, vous pouvez être amené(e) à inventer des personnages et des situations intéressants.
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L'inspiration peut venir suite à un exercice d'écriture automatique. Cette pratique, beaucoup d'écrivains s'y astreignent pour développer leur créativité, trouver l'inspiration. Ils se forcent à écrire même quand ils ne sont pas très inspirés. Vous pouvez commencer avec un « échauffement » quotidien, 10-15 minutes pour voir où votre esprit se dirige aujourd'hui ou vous pouvez écrire pendant une heure, à vous de voir ! Voici quelques exercices d'écriture qui pourraient vous aider à démarrer /
- Vous pouvez commencer une histoire avec cette accroche : « Je n'en ai jamais parlé à personne avant ».
- Partez de la photo d'une grange posée dans un champ. Ensuite, mettez-vous dans la peau de quelqu'un qui vient de commettre un meurtre et qui voit cette grange. Faites de même avec une jeune fille qui vient de perdre sa mère. Voyez comment le vécu d'un personnage peut influencer la façon dont il perçoit le monde.
- Écrivez pendant 10-15 minutes sans vous arrêter. Ne vous arrêtez pas et ne revenez pas sur ce que vous venez d'écrire avant d'avoir terminé.
- Prenez une personne que vous détestez. Maintenant, essayez d'écrire une histoire dans laquelle cette personne s'épanche et essayez quand même de la rendre sympathique à votre lecteur.
- Laissez un personnage vous surprendre. Écrivez sur un personnage que vous dites bien connaître, puis faites parler ou agir cette personne de façon à vous surprendre, prenez le contrepied du caractère que vous lui connaissez. Regardez où cela vous mène.
- L'argument : prenez deux personnages qui se disputent à propos de quelque chose de banal, comme qui va sortir les poubelles ou qui va payer le cinéma. Commencez à écrire en laissant planer l'idée qu'en fait, il y a quelque chose de plus grave sous cette dispute somme toute banale, qui pourrait aboutir par exemple à un divorce, voire un meurtre. Ou encore que rien ne sera plus jamais pareil entre eux deux ! Tout est dans le dialogue que vous allez instaurer.
- Le langage du corps : décrivez en 500 mots deux personnages qui sont assis l'un à côté de l'autre. Sans l'aide des dialogues, vous devez faire comprendre au lecteur ce que l'un pense de l'autre et vice-versa.
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Lisez des nouvelles. Pour maîtriser l'art de la nouvelle littéraire, vous devez en lire. Vous avez le choix entre les nouvellistes d'autrefois et ceux d'aujourd'hui. Inspirez-vous de leur style d'écriture. Voici quelques nouvelles classiques et contemporaines qui pourraient bien vous inspirer.
- « La Dame au petit chien » de Tchekhov
- « La Barrique d'amontillado » d'Edgar Allan Poe
- « Un Endroit propre et bien éclairé » d'Hemingway
- « Cathédrale » de Raymond Carver
- « Les Cendres du passé » d'Isaac Asimov
- « La Brousse » de Ray Bradbury
- « À Propos de courage », de Tim O'Brien
- « Le Petit tonneau » de Guy de Maupassant
- « Nouvelles romaines » d'Alberto Moravia
- « Les Funérailles de la Grande Mémé » de Gabriel García Márquez
- « Ceux qui savent comprendront » d'Anna Gavalda
Développer votre histoire
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Choisissez le locuteur de votre histoire. La plupart des nouvelles sont écrites à la première personne, à la deuxième ou à la troisième personne. On peut les mélanger, mais si vous êtes débutant, tenez-vous-en à une seule personne. Voici les 3 points de vue qu'on peut adopter :
- le récit à la première personne. Le sujet se raconte directement et utilise donc le « je » pour parler de lui. « Je n'ai jamais dit cela à qui que ce soit » est un exemple d'écriture à la première personne. Prendre la première personne est idéal si vous voulez coller étroitement à la pensée d'un personnage, mais ça peut être un facteur limitant si le point de vue de ce personnage est trop étroit. Par contre, la première personne est plus facile à manier quand on débute,
- le récit à la troisième personne. La troisième personne, c'est quand vous écrivez sur un personnage en utilisant « il » ou « elle », un point de vue extérieur en somme ! Cela donne une rédaction du genre : « Il repartit sans se retourner ». Avec la troisième personne, l'auteur peut être très proche de son personnage, mais il peut aussi prendre de la distance,
- le récit à la deuxième personne du singulier ou du pluriel (politesse). La deuxième personne permet de s'adresser directement au lecteur, avec des pronoms comme « vous » ou « tu ». Ce mode permet d'impliquer fortement le lecteur, mais il faut faire attention, car ça peut être une arme à double tranchant. Délicat à manier.
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Mettez en place l'intrigue. Tout roman, toute nouvelle se doivent d'avoir une intrigue qui captive le lecteur, l'amenant à se demander ce qui va se passer par la suite. Intrigue ne signifie pas forcément que votre histoire est centrée sur un meurtre, un complot ou une course-poursuite. L'intrigue incite le lecteur à aller plus loin dans la lecture, on parle aussi de ressort du roman. L'histoire peut tourner autour deux personnes qui parlent autour d'un café : il peut y avoir une intrigue ! Bien sûr, chaque nouvelle est différente, mais voici quelques-uns des éléments de base d'une nouvelle.
- L'accroche : elle se situe au début de la nouvelle. Le lecteur fait connaissance avec les personnages principaux, le décor, l'intrigue. Cependant, certaines nouvelles commencent en plein milieu de l'intrigue et l'auteur fait ensuite un flashback pour comprendre la situation première.
- L'intrigue ou la clé du succès d'un livre : il faut trois ingrédients pour faire une belle nouvelle : une bonne histoire, une bonne histoire et …une bonne histoire, sans quoi le lecteur n'aura pas envie de poursuivre la lecture, quel que soit le style ! Chaque nouvelle, chaque roman ont besoin d'un ressort, dramatique (une femme doit choisir entre sa famille et son travail) ou pas (deux amis se retrouvent après 20 ans de séparation). La nature de l'intrigue importe peu finalement - ce qui compte, c'est que le lecteur se sente interpelé par ce qui se passe !
- La chute : tout bon roman doit avoir une fin, quelle qu'elle soit. Toutes les nouvelles n'ont pas une fin claire et nette, elle peut rester en suspens ou au contraire avoir une fin dramatique ou heureuse. Dans le premier cas, soit le lecteur reste sur sa faim, soit il imagine la suite. Dans le deuxième cas, vous avez ce qu'on appelle un « bonbon », c'est-à-dire une histoire bien fignolée avec un début, un milieu et une fin.
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Étoffez vos personnages. Votre histoire doit comporter un ou plusieurs personnages que les lecteurs doivent accepter de suivre, quand bien ils seraient odieux ou insignifiants. Vous pouvez leur donner de la « chair » de différentes façons, toutes sont valables. Voici comment on peut brosser le portrait d'un personnage :
- Faites-les parler. Un dialogue ou un monologue permet d'en apprendre beaucoup sur les intentions d'un personnage - surtout si le dialogue ne correspond pas à ce qu'il pense.
- Faites-les agir. Est-ce que votre personnage est quelqu'un de ponctuel ou au contraire, mène une vie de « bâtons de chaise » ? Chacune des leurs actions, petites ou grandes, vous permet de construire vos personnages.
- Décrivez leurs aspects physiques. A-t-on affaire à quelqu'un de tiré à quatre épingles, quand il va au supermarché ou a-t-il toujours un rire moqueur quelles que soient les circonstances ? L'apparence physique d'un personnage peut révéler son état mental.
- Montrez comment votre personnage vit en société ! Est-il maladivement timide ou au contraire, autoritaire au point que tout le monde autour de lui a peur d'ouvrir la bouche ? Est-il sympathique avec les serveuses parce que sa mère était elle-même serveuse ou au contraire, est-il odieux avec elles, car récemment une serveuse lui a brisé le cœur ? Le fait de décrire le comportement d'un personnage vis-à-vis de ses contemporains en dit long sur son vécu.
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Travaillez les dialogues. Les dialogues sont généralement placés entre guillemets. Un dialogue peut révéler beaucoup de choses sur un personnage, à la fois par ce qu'il dit et comment il le dit, mais aussi par ce qu'il ne dit pas. Faites des dialogues plausibles qu'on pourrait entendre dans la vie de tous les jours. Lisez à haute voix vos dialogues pour voir s'ils sonnent juste.
- Un dialogue entre deux personnages en dit beaucoup sur les rapports qui existent entre eux (complicité, haine etc.)
- Pensez aux non-dits ! Par exemple, un petit garçon est en colère que son père a raté son match de football, le père rentre comme si de rien n'était et lance : « Comment ça a marché à l'école ? » Vous le voyez, ça en dit beaucoup sur le père, mais aussi sur le fils et sur la relation qu'ils ont.
- Attention à l'usage des phrases introductives au dialogue. Elles sont multiples et non interchangeables : « …affirma Jean », « Jean décréta … » etc.
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Précisez les lieux. Le décor peut avoir une importance capitale comme aucune. Si votre histoire se déroule dans une maison quelconque, n'insistez pas. Mais si la maîtresse d'un personnage fait irruption dans la maison conjugale où il se trouve avec sa femme, chaque petit détail va compter, autant pour comprendre le comportement de la femme légitime que celui de l'amante. À vous de voir si le cadre a de l'importance et d'agir en conséquence.
- Même dans le cas où le décor n'est pas essentiel, évitez d'embrumer l'esprit du lecteur en lui faisant savoir où les événements se déroulent, même si c'est juste une petite ville dans la cambrousse, dans un atelier industriel ou au milieu de nulle part.
- L'époque peut être considérée comme faisant partie du décor. Si votre histoire se déroule dans les années 1960, donnez à vos lecteurs suffisamment d'indices ou dites carrément quand se déroule l'histoire. Ainsi, votre lecteur ne passera pas la moitié du livre en pensant qu'elle se passe de nos jours.
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Essayez d'avoir une « petite musique » ! Les écrivains, certains, font jouer une « petite musique », c'est-à-dire qu'à les lire, les mots, les tournures de phrase, on reconnaît tout de suite leur auteur. Votre écriture doit avoir une personnalité avec ses propres caprices, son rythme et ses sonorités, à tel point que personne ne pourrait ensuite vous imiter sous peine d'être considéré comme plagiaire. Au départ, on est souvent tenté d'imiter le style d'un auteur qu'on apprécie. Mais au fil de vos écrits, vous devriez arriver à développer votre propre style, votre propre univers.
- La petite musique provient moins des mots eux-mêmes que de la façon dont ils sont agencés dans la phrase. Chaque mot en dit autant sur le personnage que sur l'écrivain.
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Évitez certains pièges inhérents à l'écriture des nouvelles. Certes, il n'y a pas de règles absolues qui font qu'on va écrire une bonne ou une mauvaise nouvelle. Pourtant, il est possible d'éviter certaines erreurs faites par les écrivains en herbe. En voici quelques-unes :
- Évitez « d'engloutir votre lecteur sous des détails dès le départ ». Dans l'introduction, ne noyez pas votre lecteur par une foule de détails. Si au bout de trois pages, vous n'avez pas planté le décor et lancé l'action, votre lecteur fermera le livre.
- À la fin, ne cassez pas la magie de l'histoire avec des chutes loufoques, du type « voilà l'histoire de notre extraterrestre » ou « cette histoire n'est pas vraie en fait ».
- Faites sobre. Il n'est pas nécessaire d'utiliser une langue soutenue ou codifiée juste pour faire bien. Bien sûr, si c'est utile à votre histoire, vous pouvez le faire (faire parler pointu des nobles dans leur château), mais le plus souvent, un style correct avec un vocabulaire précis suffit.
- Évitez d'en faire trop. Une belle narration, des non-dits suffisent aux lecteurs pour comprendre. Il est inutile de leur « mettre les points sur les i » avec des réparties du type : « Sam, si vous êtes âgé de vingt ans et que c'est votre deuxième année à Harvard ... » C'est le genre de remarque qu'on entend jamais dans la vraie vie, puisque les deux personnages se connaissent déjà.
- Le fil directeur de l'histoire doit toujours rester visible. Tout lecteur devrait être à tout moment en mesure de répondre à la question « Où en est-on ? » Si un lecteur finit le récit et qu'il n'a rien compris, c'est que c'est raté.
Retravailler votre texte
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Mettez-le de côté et reprenez-le plus tard. Il est toujours bon de faire une pause - même si c'est seulement pour une journée. Alors, vous le lirez avec des yeux nouveaux. Mettez-vous dans la peau d'un lecteur à ce moment-là. En tant que lecteur, quelles phrases trouvez-vous inutiles ou confuses ? Quels sont les faits dont vous auriez besoin pour en savoir plus ? Quels sont les points de l'intrigue trop évidents ou alors trop complexes ? La lecture ainsi distanciée vous permettra de faire les corrections nécessaires.
- Parfois, il suffit d'imprimer votre texte pour qu'il prenne une autre dimension.
- Si vous voulez vraiment améliorer votre histoire, mais que ça ne vient pas, mettez-la de côté pendant un ou deux mois. Vous serez surpris(e) du recul que vous aurez pris et de l'inspiration qu'on acquiert ainsi.
- Laisser son travail de côté pendant un certain temps est une bonne chose, mais il ne faut pas le mettre de côté trop longtemps, vous risqueriez d'abandonner le projet.
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Cherchez à savoir ce qu'on pense de votre travail. Si vous voulez un jour publier, commencez par le faire lire à un proche, un collègue écrivain, un professeur de français. Ne demandez pas d'avis tant que le texte n'est pas à peu près fixé, sinon vous risquez de vous décourager ! Adhérez à un atelier d'écriture comprenant des personnes partageant les mêmes idées que vous et qui ont déjà une belle expérience derrière eux : ils vont aideront à progresser.
- Les commentaires doivent être pris en compte. Si vous pensez que vous avez écrit l'histoire la plus parfaite du monde, alors inutile de demander leurs avis à d'autres.
- Si vous voulez un retour sur votre travail, faites lire votre histoire à quelqu'un qui apprécie le genre de votre ouvrage. Si vous écrivez de la science-fiction, appelez-en à un amateur de science-fiction. Il vous fera un bon commentaire.
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Retravaillez votre histoire grâce à quelques astuces. Il existe de nombreuses façons de retravailler un texte, tout dépend de votre première ébauche et de ce qui vous reste à écrire. Il faut parfois dix ébauches avant de trouver le bon texte : donc, ne vous découragez pas si vous sentez que vous devez tout changer dans votre histoire. Lisez plutôt ces quelques conseils :
- Changez de locuteur, de narrateur. Vous avez commencé votre récit à la première personne, mais à une seconde lecture, vous vous apercevez que la troisième personne aurait été préférable.
- Supprimez le verbiage. Il est une règle de base qui veut qu'on supprime environ 250 mots (à condition que le texte fasse au moins dix pages) à la version finale. Vous seriez surpris de savoir combien on se laisse aller au verbiage.
- Vérifiez que l'histoire ne prête pas à confusion. Essayez d'avoir un regard extérieur sur ce que vous avez écrit. Peut-être que l'histoire est limpide pour vous, mais vos lecteurs ne partagent pas votre avis.
- Faites davantage de recherches si nécessaire. Si vous écrivez une histoire se déroulant dans le Buenos Aires des années 20 et qu'à la lecture, vous vous rendez compte que l'atmosphère n'y est pas, il est temps de compléter votre documentation pour paraître crédible.
- Soyez persévérant(e). Lorsque vous êtes découragé, souvenez-vous qu'aucun premier jet n'est bon du premier coup - mais avec un deuxième jet, puis un troisième, vous verrez votre histoire prendre une tout autre allure.
Autre possibilité
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Déterminez le genre de votre histoire (fiction, policier, etc.), sa longueur et l'angle de vue adopté. Vous pouvez rédiger un roman, une nouvelle (courte ou plus longue), un conte ou même une histoire qui tient sur une page.
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Créez de vrais personnages. Il y aura forcément des personnages principaux et secondaires dans votre histoire. Tous les personnages ont leur place, ils devront être campés et présenter certains des traits de caractère, qui les rendent uniques. Ainsi, Harriet dans « Harriet l'espionne », vous pouvez la présenter comme une belle rousse, espiègle, aventureuse et curieuse.
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Plantez le décor dans lequel évoluent vos personnages. Par décor, on entend une époque et des lieux. Ces deux éléments peuvent être évoqués directement ou par métaphores. Le décor conditionne l'intrigue, les personnages et les rôles de ces derniers.
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Tout écrit se divise en plusieurs parties, avec une introduction, une montée en puissance de l'intrigue ou de l'action, l'apogée, puis une redescente de l'intrigue ou de l'action et enfin un terme.
Conseils
- Quand ils parlent, les gens ne font pas toujours des phrases complètes. Ils répondent parfois avec un ou deux mots. Donc, de temps en temps, utilisez ces mots lapidaires comme « Ouais, hmm, » etc. N'en abusez pas. Le bon dialogue à l'écrit ne « sonne » pas exactement comme les vrais dialogues : à l'écrit on enlève en fait toutes ces onomatopées et toutes ces facilités de langage.
- Relisez, relisez, relisez ! Vérifiez la ponctuation, l'orthographe, la grammaire et le sens des phrases, bien sûr - mais n'oubliez pas le fond de l'histoire. L'action, les réactions de votre personnage sont-elles plausibles ? Avez-vous coupé dans le texte, tant qu'il est dénaturé ?
- Vérifiez que l'intrigue n'est pas trop confuse, s'il n'y a trop de choses à retenir à la fois : si c'est le cas, arrêtez-vous. Faites une petite pause. Relisez votre prose depuis le début. Cette lecture remet tout en perspective, lui donne une continuité et vous allez vite vous apercevoir si le récit « tient la route ».
- Essayez de vivre avec vos personnages pendant un certain temps afin de connaître leur personnalité. Vos personnages doivent vous suivre partout, vous parler etc. Ce serait comme avoir des amis imaginaires. Dans votre histoire, au moins. Cela pourrait vous aider à mieux définir vos héros.
- Donnez de l'épaisseur à vos personnages (qui ils sont, ce qu'ils aiment, ce qu'ils veulent, ce dont ils ont peur…), à votre contexte (époque, lieu) et à l'intrigue (affrontement de deux personnes, d'une personne par rapport à la société, d'une personne contre le destin). C'est ce qui fait un bon récit.
- Construisez vos personnages. Ils ne peuvent pas avoir toujours le même âge, ils évoluent, ils réagissent différemment etc. Choisissez-leur une bonne tranche d'âge et n'en démordez pas.
- Pour un roman, essayez de travailler dessus environ une heure chaque jour pour bien garder en mémoire où vous en êtes, afin d'assurer une certaine cohérence au récit.
- Utilisez un langage qui en appelle aux sens. Vous devez » accrocher » votre public. Il doit pouvoir « voir, sentir et entendre » la situation, s'en faire un « film ». Vous ne voulez pas que votre livre soit ennuyeux, vous voulez que votre lecteur puisse visualiser dans sa tête ce que vous écrivez. Là encore, inutile de décrire toutes les feuilles de chaque arbre.
- Améliorez la rédaction. Trouvez le mot exact : dois-je utiliser contrarié ou gêné ? Réfléchissez aux connotations des mots. Lisez des ouvrages sur les styles qu'on peut utiliser, sur les métaphores, les ellipses, bref les formes de style.
- Limitez les amorces de dialogue (ex. « Pierre dit » ou « Jeanne répondit »). Vous vous demandez comment signaler celui ou celle qui parle ? Donnez à chaque personnage un style propre, une façon de s'exprimer. Les gens se déplacent quand ils parlent. Des choses se déroulent autour d'eux. Utilisez ces indices d'action et de lieu pour montrer qui parle. Si vous avez vraiment besoin de recourir à « dit-il, » allez-y (le lecteur ne doit pas se perdre), mais si vous vous imaginez vraiment la scène, souvent, vous verrez que ce n'est pas nécessaire. Recourez à des mots marqués, à un accent, à un ton autoritaire ou soumis, à un discours haché etc. Soyez très prudent si vous utilisez un dialecte ou un patois. Si vous devez l'utiliser, faites-le avec parcimonie. Quand vous connaîtrez bien vos personnages, vous saurez comment les faire parler sans ambiguïté possible.
- Quels noms donner à vos personnages ? Vaste question ! Vous pouvez trouver un nom qui colle au personnage. Ainsi, appeler quelqu'un « Elvis » parce qu'il rêve d'être un chanteur célèbre peut passer. Vous pouvez les choisir en fonction des sonorités qui vous plaisent. Allez sur Internet pour trouver des idées.
- Si vous êtes influencé(e) par l'écriture des autres, ne lisez pas trop. Tenez-vous-en à quelques livres et étudiez comment l'auteur développe ses personnages, l'intrigue et comment il fait progresser l'histoire.
- Définissez bien vos personnages principaux. Ne faites pas dire à un gosse un peu ringard des phrases sophistiquées, ça n'a pas de sens. Connaissez vos personnages comme vous-même ! Vivez à l'intérieur de leurs têtes.
- Puisez votre inspiration dans votre vécu.
- Lisez des centaines de livres avant d'en écrire un. Embarquez-vous pour un long voyage avec des auteurs qui vous fascinent, quels qu'ils soient. N'oubliez pas de choisir des livres en rapport avec votre histoire et prenez des notes sur la façon dont ils réussissent à vous captiver. Si vous voulez écrire un roman profond et passionnant, lisez JK Rowling par exemple. Relevez le style de ces livres et comprenez pourquoi vous êtes séduit. Ses personnages ont-ils de la profondeur ? L'auteur utilise-t-il un langage sensoriel ? Gardez toujours cela à l'esprit, mais pensez aussi à avoir votre propre style d'écriture.
- Ne plagiez pas les autres livres. Si vous avez un blocage, attendez d'avoir l'inspiration.
- Une fois que vous avez commencé, gardez à l'esprit comment pensent vos personnages, comment ils agissent, ce qui leur fait peur et gardez bien le cap de votre récit.
- Si, à un moment, vous ne savez plus quoi mettre :
- essayez de mettre par écrit tout ce qui traverse l'esprit. Normalement, vous devriez pouvoir récupérer quelques idées nouvelles qui vous permettront soit de poursuivre soit de rectifier certains passages,
- faites une pause. Allez faire un tour, écoutez de la musique, prenez le bus ou encore livrez-vous à une activité banale de la vie quotidienne pour permettre à votre esprit de s'échapper quelque temps. Puis, revenez en arrière et essayez d'écrire à nouveau. Les idées semblent à nouveau plus claires. Quand ça ne va pas, n'insistez pas. Si vous faites le forcing pour finir, vous n'aboutirez à rien de bien et vous serez fatigué(e) et perdriez votre enthousiasme. Donc, les pauses sont toujours bonnes à prendre, au bout d'une demi-heure ou plus, selon votre humeur. Vous pouvez vous arrêter sans attendre le blanc absolu. Finissez une idée, une scène et arrêtez-vous. Vous reprendrez plus frais et dispos,
- on peut se retrouver dans une impasse, ça arrive aux plus grands ! L'intrigue est-elle conduite comme vous le souhaitiez ? La scène que vous venez de finir est-elle vraiment nécessaire ? Si vos réponses sont négatives, alors il faut faire marche arrière et reprendre tout ça,
- Gardez votre esprit en alerte. Organisez-vous un « brainstorming », genre collection de mots simples (noms, verbes, adjectifs, adverbes) qui vous parlent. Écrivez-les sur un petit morceau de papier. Quand vous en avez assez, mettez-les dans une boîte et choisissez-en cinq. Faites une ou deux phrases cohérentes avec ces mots. La situation devrait se débloquer.
Avertissements
- Évitez l'écueil qui consiste à en dire trop ou pas assez ! Donnez suffisamment de détails pour qu'on comprenne bien et qu'on s'intéresse à votre histoire.
- Si vous voulez écrire une histoire intéressante, ne plagiez pas. Écrire une bonne histoire prend du temps, donc soyez patient. C'est votre histoire qui compte, pas celle d'un autre.
- N'utilisez pas trop souvent de grands mots ou des mots trop à la mode. Vous seriez taxé d'un manque de sérieux, voire de talent. Le choix du vocabulaire est capital
- Variez la longueur de vos phrases.
- Évitez les descriptions trop longues qui ne mènent à rien.
- Il est naturel et commode de partir de personnes que vous connaissez bien (votre famille, par exemple) pour en faire des personnages de votre nouvelle. Faites attention à ce qu'ils ne se reconnaissent pas, ça pourrait vous valoir des inimitiés durables, si vous en croquez un portrait peu flatteur.
- La hantise de la page blanche est chose commune, tous les auteurs connaissent ce moment de solitude. Il suffit juste d'attendre l'inspiration !
ТОП