Comment rédiger un récit autobiographique
Les récits autobiographiques nous permettent de partager certains moments de nos vies avec les autres et indirectement d'avoir une meilleure conscience des choses qui ont lieu autour de nous. Le rôle d'un écrivain est de placer le lecteur au cœur de l'action et de le laisser en tirer le meilleur parti qu'il lui est possible. Voici comment rédiger correctement votre propre récit autobiographique.
Modèle et exemple de récit autobiographique (en anglais)
Trouver un évènement sur lequel se concentrer
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Choisissez un évènement. Un récit autobiographique se doit d'exposer les grandes lignes d'un évènement de votre vie. Cela peut être un échec, un changement dans votre vie, une prise de conscience, un souvenir d'enfance...n'importe quoi. S'il existe un quelconque intérêt à écrire à propos de cet évènement, il y aura sans doute un certain intérêt à en lire le récit. Tâchez de trouver une situation vécue qui a été suivie d'un résultat particulier, d'une conséquence notable ou d'une leçon de vie.
- Il n'est pas nécessaire que cela soit forcément incroyable ou même important. Parfois, la plus simple des pensées ou des situations peut mener à une sorte d'éloquence poétique. Si vous vous dites, en relisant votre récit, « Oui, cela ressemblait à ça de passer du temps avec mon père », alors vous avez atteint votre but. Rien n'est insignifiant si cela permet de communiquer votre message.
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Déterminez quel sera votre narrateur et son champ de connaissances. Si vous rédigez un devoir, vérifiez auprès de votre professeur la marge de manœuvre que vous avez en ce domaine. Il est possible que celui-ci ou celle-ci vous demande de vous en tenir à la 1ère personne, cette 1ère personne étant vous. Dans le cas contraire, le type de narrateur ne dépend que de vous, avec les connaissances que vous jugerez adéquates.
- Le narrateur peut être une 1ère personne, tout en possédant les mêmes informations que le lecteur - ou bien un tantinet moins. Celui-ci peut également posséder un léger avantage, qui permettra d'ajouter en douce un nouvel élément à l'histoire.
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Réfléchissez au déroulement. Il peut sembler évident que commencer par A pour terminer à Z soit la seule façon de faire correcte. Mais ce n'est pas toujours le cas. Commencer par le début est une des options, mais il est également possible d'offrir d'autres types de chronologies à votre histoire.
- La série de flashbacks est un outil d'écriture assez commun et efficace. Vous pouvez aussi envisager le reflet, dans lequel vous établissez d'abord les caractéristiques du présent, avant que le narrateur ne revisite un moment spécifique du passé.
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Prenez des notes concernant les évènements. Posséder les lignes principales vous aidera à organiser vos pensées, à décider des détails à inclure et à choisir vos méthodes d'écriture. Attardez-vous seulement sur les points importants à ce moment.
- Cela donnera le ton de votre récit et vous offrira une vision générale de votre travail. Examinez le sujet que vous comptez présenter et pensez à ce que vous essayez de transmettre. Dans quelle disposition souhaitez-vous que votre lecteur se sente lorsqu'il aura terminé de lire votre travail ?
Rédiger votre premier brouillon
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Commencez très fort. Votre ouverture est la partie la plus importante de votre texte ; c'est ce qui attirera l'attention de votre lecteur et ce qui le poussera à lire l'intégralité de votre histoire.
- Évitez les ouvertures plates. « Je vais vous faire le récit d'un moment durant lequel j'ai eu des problèmes avec mes parents » n'est pas un démarrage adéquat. À la place, utilisez plutôt quelque chose comme « Je pouvais déjà sentir la ceinture se resserrer en travers de ma poitrine, je sus alors que j'aurais dû faire une décision plus sage. » Essayez d'attirer l'attention du lecteur dès la première seconde.
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Construisez un début, un milieu et une fin. En gros, un récit personnel est une histoire - et une bonne histoire possède une introduction claire, un corps et une conclusion. Votre histoire doit être au cœur du texte et le tout doit se conclure à la fin.
- À la fin de votre histoire, votre lecteur doit avoir l'impression qu'il en a tiré quelque chose. Cela peut être soit une morale, soit la nouvelle approche d'une personne ou encore un cheminement de la pensée. Quoi qu'il en soit, résumez cela dans votre conclusion.
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N'hésitez pas à insérer du dialogue dans votre histoire. Il est surprenant de constater combien l'on en apprend sur les gens rien qu'en les écoutant parler. Une manière d'y parvenir est donc la construction attentive de dialogues. Faites en sorte de créer un dialogue qui permette aux personnalités et aux différentes voix des personnages de ressortir, à travers une sélection de mots spécifiques et l'utilisation de la forme active plutôt que de la forme passive.
- N'imaginez pas de nouveaux détails. Si quelqu'un n'a jamais prononcé quelque chose, ne l'ajoutez pas à votre histoire. Tâchez de rendre votre récit aussi proche de la réalité que possible.
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Donnez des détails sensoriels. Soyez attentif aux cinq sens : le goût, l'odeur, le toucher, la vue et l'ouïe. Si quelque chose n'a rien de surprenant en apparence, parlez de son goût. Si vous ne faites qu'entendre, parlez de la manière dont cela a été imaginé.
- Étendez votre vocabulaire. À la place de dire « joli », utilisez « splendide » ; à la place de « senti », utilisez « inhalé », à la place de « brûlé » utilisez « roussi ». Des mots plus vivants créent des images plus vivantes.
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Employez des comparaisons et des métaphores. Faites entrer en relation des objets ou des évènements avec d'autres objets ou d'autres évènements grâce aux mots « comme » ou « tel ». Ceux-ci sont deux des outils d'écriture les plus communs et permettent au lecteur de voir les mots auxquels vous faites référence.
- Par exemple : au lieu de dire « Je me suis écorché le bras », dites plutôt « Je me suis entaillé le bras et le sang semblait se déverser de celui-ci comme de l'eau d'un tuyau d'arrosage. » Cela contribuera à brosser une véritable image dans la tête du lecteur.
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Organisez le tout. Vous vous trouvez probablement face à une série d'évènements qui sont drôles, émouvants, dynamiques et, avec un peu de chance, accrocheurs. Lorsque vous passez tout cela en revue, mettez-y un ordre, en ajoutant de l'emphase aux endroits où l'emphase est nécessaire et en éliminant les détails des digressions que vous avez commencées par inadvertance. Voyez-vous tous ces matériaux devenir plus cohérents ?
- Cela n'est que votre premier brouillon. Certains auteurs font trois, quatre, cinq, voire six brouillons avant d'être content de leur travail. Soyez tatillon lorsque la situation l'exige et ajoutez quelques images par-ci, un peu de dialogue par-là ; déplacez même des éléments si vous en ressentez le besoin. Lorsque cela s'imbriquera correctement, vous pourrez pousser un soupir de satisfaction.
Perfectionner votre brouillon final
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Demandez à l'un de vos pairs de réviser votre travail, par exemple l'un de vos amis ou un membre de votre famille. Demandez-lui de lire votre récit. C'est encore mieux s'il n'a jamais entendu parler de votre histoire - de cette manière, il/elle ne sera aucunement influencé(-e) et sera en mesure de donner un point de vue objectif.
- N'hésitez pas à demander aussi des critiques. Si votre relecteur n'arrive pas à suivre le déroulement de votre histoire, il doit vous le dire ! Si quelque chose n'est pas clair, cela demande à être retravaillé.
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Prêtez une attention particulière au déroulement et à la clarté. Prenez une pause et laissez se reposer vos yeux. Revenez à votre travail avec un regard rafraîchi et en mesure de constater la manière dont certains éléments pourraient être retravaillés ou développés.
- Relisez votre histoire et tâchez de trouver les détails qui pourraient avoir été mis de côté, voire complètement oubliés. Le rythme de votre récit doit prendre le temps d'inclure de nombreux détails, mais ne doit tout de même pas se traîner à la vitesse de la tortue. Assurez-vous que les évènements principaux soient vivants, mais que les transitions soient courtes et concises.
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Revoyez la ponctuation, la grammaire et l'orthographe. Les erreurs les plus évidentes sont parfois les plus difficiles à trouver. Si vous avez un ami ou un membre de votre famille spécialement fort à ce petit jeu, demandez-lui de l'aide.
- Ne vous fiez pas au correcteur d'orthographe. Celui-ci ne relève pas les erreurs dues aux ambigüités du langage et ne vous fait pas non plus remarquer lorsque des phrases sont trop longues ou superflues. Utilisez plutôt vos yeux pour éliminer les erreurs.
Conseils
- Assurez-vous que votre lecteur puisse comprendre ce que vous essayez de dire. Employez un vocabulaire et des thèmes appropriés à l'âge et à la maturité de votre public.
Avertissements
- Ne faites pas de comparaisons et de métaphores trop irréalistes ! La qualité d'une métaphore n'est pas mesurée à l'aune de l'extravagance de sa comparaison.
- Souvenez-vous qu'un récit autobiographique n'est pas de la fiction.
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